Communiqué de presse – le 27 octobre 2025
Les réseaux de chaleur connaissent une croissance sans précédent : +9,3 % de chaleur livrée en 2024 par rapport à l’année précédente[1], un record historique. Dans le même temps, les réseaux de froid s’imposent comme une réponse concrète à l’adaptation au changement climatique.
Ces résultats sont issus de l’enquête annuelle des réseaux de chaleur et de froid, réalisée par FEDENE Réseaux de chaleur & froid, avec le concours d’AMORCE et sous la tutelle du Service de données et études statistiques (SDES) des ministères chargés de l’environnement, de l’énergie, de la construction, du logement et des transports.
Cette croissance exceptionnelle, qui s’exprime aussi en termes de nouveaux raccordements, est le résultat conjugué du cadre favorable mis en place par l’État et du choix de nombreuses collectivités de privilégier les réseaux de chaleur comme réponse à la crise énergétique de 2022. Le Fonds chaleur et l’augmentation de son enveloppe depuis 2021[2] ont été les catalyseurs de cette croissance.
Alors que l’été 2025 a été le troisième plus chaud depuis près d’un siècle de relevés[3], le développement remarquable des réseaux de froid confirme la place de ces installations comme outil d’adaptation au changement climatique.
La plus forte progression historiquement observée en termes de livraison de chaleur
Corrigées de la rigueur climatique, les livraisons de chaleur atteignent 32,3 TWh en 2024, soit une augmentation de 9,3 % par rapport à 2023. Cette augmentation est à comparer aux évolutions de consommations globales des énergies dans le secteur résidentiel (augmentation de seulement 1,1 % pour le gaz et de 0,4 % pour l’électricité), confirmant la montée en puissance de la filière des réseaux de chaleur.
Ce record traduit de façon concrète l’accélération de la dynamique de développement des réseaux de chaleur depuis la fin du Covid et la crise énergétique de 2022. Garantissant le recours à des énergies renouvelables et de récupération locales et dont le coût est maîtrisé, les réseaux de chaleur offrent aux collectivités et entreprises des réponses concrètes aux enjeux d’approvisionnement, de compétitivité et de décarbonation.
2 374 nouveaux bâtiments ont été raccordés depuis 2023. En dix ans, le nombre de bâtiments connectés aux réseaux de chaleur a enregistré une croissance de 69 % pour atteindre près de 52 450 bâtiments aujourd’hui.
Outre les nouveaux bâtiments raccordés, le développement des réseaux de chaleur se traduit aussi par la création de nouveaux réseaux et l’extension d’existants, avec + 430 km de réseaux en 2024, soit la distance entre Paris et Lyon.
Un taux d’énergies renouvelables et de récupération élevé et croissant
La chaleur livrée par les réseaux est majoritairement d’origine renouvelable ou de récupération (chaleur fatale issue des Unités de valorisation énergétique des déchets (UVE) et des industries, biomasse, géothermie, etc.). Le taux d’énergies renouvelables et de récupération des réseaux, de 67 % en 2024, a plus que doublé depuis 2009 (31 %), date de création du Fonds chaleur.
Cette forte progression a permis de diminuer largement le recours aux énergies fossiles : à titre d’exemple, le charbon et le fioul, qui représentaient 12,2 % de la production de chaleur pour les réseaux il y a dix ans, représentent aujourd’hui seulement 1 %.
La chaleur issue de l’industrie, des data centers et des stations d’épuration représente un potentiel important pour la décarbonation, car elle peut être valorisée au sein des réseaux de chaleur. Pourtant, aujourd’hui, ce potentiel demeure largement sous-utilisé. Selon l’ADEME, ce gisement représente près de 90 TWh, dont plus de 90 % issus du secteur industriel.
Le recours aux énergies renouvelables et de récupération se traduit notamment en termes de bilan carbone : entre 2014 et 2024, l’émission moyenne de CO₂ en Analyse de Cycle de Vie (ACV) par kWh de chaleur livrée est passée de 184 à 109 grammes, soit une réduction significative de 41 %.
Une belle dynamique sur les réseaux de froid, réponse vertueuse aux enjeux climatiques
Avec la multiplication des vagues de chaleur, les besoins en solutions de rafraîchissement s’accroissent. Plus vertueux et efficaces que les solutions individuelles, les réseaux de froid enregistrent en 2024 une belle progression, avec 5 nouveaux réseaux et + 204 bâtiments raccordés en 2024 (+ 12 % par rapport à 2023).
En tout, ce sont 294 km de réseaux de froid qui ont livré 0,9 TWh en 2024. Le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) prévoit de doubler la quantité de froid livrée par réseau d’ici 2030.
Poursuivre la dynamique de développement
Les réseaux de chaleur et de froid offrent des solutions concrètes pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation au changement climatique. Le projet de Programmation Pluriannuelle de l’Énergie prévoit 52,7 TWh de chaleur livrée par les réseaux dont 75 % de chaleur renouvelable et de récupération en 2030 puis jusqu’à 90 TWh dont 80 % de chaleur renouvelable et de récupération en 2035.
Ces objectifs devront être confortés par des moyens financiers permettant de concrétiser ces ambitions. En particulier, le Fonds Chaleur continuera de jouer un rôle clé pour le développement des réseaux de chaleur et de froid, et devra être doté d’un montant et d’une trajectoire à la hauteur des enjeux.
Pour continuer d’accompagner cette dynamique de développement, les entreprises de la FEDENE appellent à relever le Fonds chaleur au-delà des 800 M€, prévus dans le projet de loi de finances pour 2026.
[1] Livraisons corrigées de la rigueur climatique, c’est-à-dire en appliquant une méthode d’ajustement des consommations d’énergie en fonction des variations climatiques.
[2] Enveloppe du Fonds chaleur de 370 M€ en 2021 contre 800 M€ en 2025.
[3] https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/lete-2025-au-3-rang-des-etes-les-plus-chauds
 
