Tribune de Pierre de Montlivault, Président de la Fedene
Au lendemain de la COP28, les gouvernements et les entreprises s’accordent plus que jamais sur la nécessité d’accélérer la transition énergétique. Les grands groupes et PME en ont pleinement conscience, mais tous sont confrontés à une pénurie de profils formés. Pourtant, les filières qui préparent aux métiers de l’énergie existent et se développent. Il est aujourd’hui urgent de les faire connaître et de les valoriser pour assurer les 110 000 recrutements attendus en 6 ans seulement !
Je suis persuadé que les cursus techniques souffrent encore d’une image négative en France : l’orientation technique est souvent assimilée à l’échec scolaire.
Pourtant, quel parent ne souhaite pas pour son enfant un enseignement de qualité, dans des classes qui ne sont pas surchargées, avec une formation qualifiante qui débouche sur des métiers bien rémunérés, dans des entreprises pérennes et à tous les niveaux de responsabilité ? Quel chercheur d’emploi, quelle personne en reconversion ne voudrait pas de ces secteurs porteurs où chacun peut trouver sa place ?
Valoriser la formation pour accélérer la décarbonation
La FEDENE, qui rassemble des entreprises œuvrant dans la production de chaleur renouvelable et les économies d’énergie, est convaincue qu’il faut doubler le nombre d’emplois dans la transition énergétique pour atteindre les objectifs écologiques de la France. Mais avant de recruter… il faut former. Pour monter en compétence, nous devons développer, actualiser et valoriser une formation qui répond aux besoins actuels et futurs de la filière, comme la digitalisation ou l’évolution des équipements et services dans les territoires. L’enseignement supérieur a bien sûr un rôle majeur à jouer, en s’ouvrant davantage à l’apprentissage.
C’est dans cet esprit que se sont réunies récemment 450 entreprises de la filière énergétique, sous la supervision du Comité stratégique de filière, pour présenter 100 formations clés à la Ministre Agnès Pannier-Runacher. Dès le mois de janvier 2024, l’ONISEP mettra en lumière les métiers de la transition énergétique et leurs parcours de formation sur son site, pour accompagner les étudiants dans les choix d’orientation à la rentrée 2024-2025. Un pas de plus dans la valorisation des métiers de la transition énergétique, qui peinent encore à convaincre de leur attractivité.
Des métiers d’avenir, innovants et porteur de sens…
Les véritables moteurs de la transition sont les femmes et les hommes qui luttent contre le réchauffement climatique. Ingénieur d’étude, technicien de maintenance, énergéticien, chargé de clientèle… les métiers des services à l’énergie et à l’environnement sont variés, rémunérateurs et accessibles à tous les niveaux de formation. Ce sont des emplois d’avenir, durables et non-délocalisables qui permettent de contribuer concrètement à une cause, celle de la transition énergétique. Nous nous engageons pour faire connaître ces professions et susciter des vocations.
La FEDENE estime que nos entreprises ont besoin de recruter 10 000 profils par an. C’est un formidable défi collectif qui doit mobiliser les entreprises, les pouvoirs publics, et bien sûr l’ensemble des acteurs de la formation et de l’emploi présent sur notre territoire.
Pour créer plus de 110 000 emplois d’ici 2030, la stratégie française pour l’énergie et le climat (SFEC) actuellement en discussion devrait également se décliner en un vaste plan de formation aux métiers de la chaleur et du froid renouvelables. Il est également urgent d’accroitre dans les collectivités et les bureaux d’études les capacités en ingénierie pour accompagner le développement des projets locaux de chaleur et froid renouvelables.
Engageons-nous pour faire connaître ces professions et susciter des vocations. C’est en donnant du sens à la nouvelle génération qui souhaite s’engager que nous réussirons à décarboner nos quotidiens et construire un monde plus durable.
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