Retour sur l’édition 2025 des Rencontres annuelles de la FEDENE

Les Rencontres de la Transition énergétique, un événement de référence


Plus de 250 participants à l’édition 2025

Les Rencontres de la Transition énergétique sont l’événement annuel de la FEDENE, dédié à l’efficacité énergétique, aux services aux bâtiments, à la chaleur et au froid renouvelables et de récupération.

Représentants des institutions publiques et privées, dirigeants d’entreprises françaises et européennes, fédérations professionnelles, associations, acteurs du financement, et médias spécialisé… Cette année, plus de 250 personnes y ont assisté.

Le thème : sortir des énergies fossiles, un enjeu climatique… et bien plus


Des tables rondes riches en retours d’expérience


Introduction par Pascal Guillaume, Président de la FEDENE

« L’heure est à l’action collective ! » : Pascal Guillaume a souligné que l’urgence est climatique, mais aussi économique, car les coûts de l’inaction sont déjà visibles et ne feront que s’accentuer avec le status quo. Or, nous disposons déjà de solutions pour mettre en œuvre la transition énergétique, des solutions qui sont autant d’opportunités économiques.

Pascal Guillaume également souligné le développement des secteurs de la décarbonation : après des résultats significatifs l’année dernière en termes d’efficacité énergétique, cette année, c’est le développement des réseaux de chaleur qui marque une nouvelle étape, avec +9,3 % de chaleur livrée en 2024 par rapport à 2023.

L’approche des élections municipales est un moment privilégié pour poursuivre cette dynamique et la renforcer dans les territoires. La FEDENE présente aujourd’hui son Livre blanc à destination des collectivités : des clés d’action et propositions concrètes pour mettre en œuvre la transition.

Décryptage de l’actualité géopolitique par Patrice Geoffron

Lors de son intervention, Patrice Geoffron, directeur du Centre de Géopolitique de l’Énergie et des Matières Premières de l’Université Paris Dauphine-PSL, a rappelé deux constats essentiels :

1️⃣ Le contexte énergétique mondial qui montre à quel point les tensions géopolitiques, climatiques et économiques sont désormais imbriquées.

2️⃣ Nos dépendances structurelles au pétrole, au gaz et au charbon, révélées par la crise énergétique.

Une nouvelle dépendance émerge : celle du duopole États-Unis / Chine. D’un côté, les États-Unis affichent une stratégie assumée de domination énergétique. De l’autre, la Chine détient un contrôle majeur sur les chaînes de valeur.

Patrice Geoffron nous alerte : nous devons éviter de passer d’une dépendance à une autre. L’Europe doit inventer un nouvel équilibre énergétique, fondé sur sa propre capacité d’investissement, d’innovation et de planification à long terme.

Autrement dit, investir dans la transition n’est plus un choix, c’est une condition de souveraineté et de résilience économique.

« Changer d’ère : de la dépendance fossile à la sécurité d’approvisionnement »

La crise énergétique a marqué un tournant historique, accélérant la sortie des énergies fossiles.

Pour Jessica Larsson, cheffe (ff) de la Représentation en France de la Commission européenne, « l’Union européenne offre un cadre financier large et cohérent, et met à disposition des outils puissants, mais les États membres et les territoires restent maîtres de leurs choix et de leur utilisation ».

Violaine Tarizzo, directrice de cabinet du directeur de l’Énergie à la DGEC, a rappelé la nécessité d’un mix énergétique équilibré, associant sobriété, électrification et chaleur renouvelable et elle a souligné que la dynamique engagée sur les réseaux de chaleur devait être poursuivie et consolidée dans la durée.

Frank Lacroix, directeur général adjoint d’Engie, a insisté sur deux défis majeurs : la flexibilité entre réseaux électriques et thermiques, et la compétitivité. Dès aujourd’hui, il s’agit de construire un système énergétique intelligent, fondé sur une approche systémique du mix futur le plus compétitif économiquement.

Sylvie Jéhanno, présidente-directrice générale de Dalkia, a détaillé les conditions de massification des énergies renouvelables : un Fonds Chaleur maintenu à un haut niveau, des CEE stables et prévisibles pour sécuriser les projets, la mise en place d’un fonds assurantiel pour accélérer la récupération de chaleur fatale, le recours aux innovations et la montée en compétences des techniciens et ingénieurs de la filière.

Regards croisés : « Quel rôle pour les territoires dans la politique énergétique ? »

Frédéric Leveillé, président de la Communauté de Communes Terres d’Argentan, a rappelé que « les énergies renouvelables restent encore trop méconnues des élus. La balance énergétique est un outil essentiel pour partager un diagnostic et agir ensemble : produire local, consommer local. » L’objectif, c’est de créer de véritables écosystèmes territoriaux.

Sylvain Waserman, président de l’ADEME, a insisté sur la nécessité de ramener les enjeux nationaux à l’échelle du territoire : « La transition écologique sera territoriale, portée par les élus – ou elle ne le sera pas. »

Cet échange a permis de mettre en lumière des enjeux forts partagés par tous :

1️⃣ Donner aux territoires la capacité d’innover, en leur permettant de concevoir des solutions adaptées à leurs ressources locales, à leurs besoins et à leurs citoyens. 

2️⃣ Offrir plus de visibilité et de simplicité aux acteurs locaux, en garantissant un cadre lisible et des dispositifs de soutien stables.

3️⃣ Renforcer le dialogue entre décideurs, techniciens et citoyens, en créant une transition ancrée dans les territoires, comprise et portée collectivement.

« Moins de dépenses, plus de confort : comment enclencher le levier de la performance énergétique ? « 

Trois limites principales freinent aujourd’hui la mise en œuvre de la rénovation énergétique : économiques, techniques et sociales.

Danielle Dubrac, président de l’UNIS, appelle à une sensibilisation constante des copropriétés à la performance énergétique, notamment à travers l’Université de la Copropriété.

Emmanuelle Cosse, présidente de l’USH, souligne un mur d’investissement pour les logements sociaux chauffés au gaz et classés E.

Jean-Luc Dupont, président de la FNCCR, alerte sur la baisse des recettes d’investissement des collectivités, notamment liée à la disparition progressive du Fonds Vert, qui freine les programmes de transition énergétique.

Amel Gacquerre, sénatrice du Pas-de-Calais, rappelle que massifier la rénovation suppose de massifier le financement. Elle propose la création d’une Banque de la rénovation, « un outil mutualisé au service des banques pour massifier le financement des projets. »

Enfin, pour Eric Trevoizan, Président de FEDENE Efficacité Énergétique, la clé réside dans les Contrats de Performance Énergétique (CPE) : « Un bon investissement est un investissement destiné à générer un gain énergétique. »

« Concilier investissements dans la transition et contrainte budgétaire »

En introduction de ces échanges, Nicolas Dufrêne, directeur de l’Institut Rousseau, a rappelé l’urgence d’une véritable loi pluriannuelle de financement de la transition écologique, et les mesures qu’il juge souhaitables : augmentation des crédits pour MaPrime Rénov’ et la rénovation énergétique, augmentation du Fonds chaleur entre 1,5 milliards d’€ et 3 milliards d’€, suppression des niches fiscales favorables aux énergies fossiles (16mds€ dans le budget de l’Etat).

Anne-Catherine Loisier, sénatrice de la Côte-d’Or, a souligné que le développement des réseaux de chaleur génère des emplois locaux. Elle a rappelé l’importance, pour les acteurs de ce secteur, de disposer d’une visibilité suffisante.

Thomas Le Beux, directeur général d’Idex, a rappelé que lors de la crise énergétique, la France a consacré l’équivalent d’un siècle de budget du Fonds chaleur de l’ADEME pour protéger les consommateurs face à l’augmentation du prix des énergies fossiles.

Yann Rolland, président de FEDENE Réseaux de chaleur & froid, a mis en avant l’efficacité du Fonds chaleur. En période de contrainte budgétaire, il faut ainsi concentrer les moyens là où ils génèrent le meilleur rendement climatique et économique.

Janne Kerttula, président d’EuroHeat & Power, a enfin rappelé la pertinence pour les Etats membres de disposer d’une vision long-terme sur la chaleur et le froid, afin de fournir de la visibilité et de sécuriser les investissements.

« La transition a besoin de bras ! Comment attirer et former les talents ? »

Le secteur des services énergétiques compte environ 50 000 salariés, et il y a 6 000 recrutements dont 2 000 apprentis chaque année, mais les entreprises rencontrent d’importantes difficultés pour attirer des talents.

Stéphane Barithel, vice-président du groupement régional AURA de la FEDENE souligne que depuis plus de 30 ans, le système éducatif valorise les études longues, contribuant à une dévalorisation des filières professionnelles et techniques. Nos métiers manquent de visibilité auprès du grand public.

Stéphanie Lagalle-Baranès, directrice de l’OPCO 2i, indique que le constat est partagé par l’ensemble des filières industrielles. La nouvelle campagne Avec l’industrie de OPCO 2i permet de valoriser l’ensemble des filières industrielles auprès du grand public.

Eric Garnier, haut-commissaire à l’enseignement et à la formation professionnels, indique qu’il faut structurer une offre visible, lisible et cohérente, et donner l’envie de rejoindre la filière en parlant rémunération et évolution professionnelle.

Eric Lefiot, président du SYPEMI, rappelle que la formation n’est pas un coût mais un investissement. Il faut valoriser l’apprentissage.

« Ni la fin du monde, ni la fin du mois : la décarbonation comme opportunité économique »

Jean-Patrick Masson, vice-président d’AMORCE, a ouvert les échanges en rappelant que « la décarbonation doit être une promesse d’équité, pas un facteur d’exclusion ».

Pour Frédéric Motte, président de la mission REV3 de la région Hauts-de-France, la transition énergétique est désormais un levier de compétitivité, d’attractivité et d’emplois.

Gwénaël Le Garff, directeur Investissements & réalisations de l’AREC Occitanie, a illustré comment l’AREC agit comme un liant entre acteurs publics des territoires, entreprises et financeurs pour faire émerger des projets concrets.

Renaud Perin-Le Corre, chef du bureau de la transition écologique et énergétique de la direction des infrastructures du ministère des Armée, a présenté la démarche du ministère pour allier performance énergétique, innovation et sécurité d’approvisionnement.

Yves Lederer, président de Coriance, a souligné que la décarbonation est un moteur de croissance durable et de compétitivité.

Introduction par Pascal Guillaume, Président de la FEDENE

La sortie des énergies fossiles est un enjeu climatique, et bien plus ! Les discussions de la journée ont montré les multiples dimensions de la décarbonation de notre mix énergétique. Compétitivité des entreprises, sécurité de l’approvisionnement, pouvoir d’achat des ménages, opportunités d’emplois et d’exploitation des ressources locales…

En nous permettant de réduire notre dépendance aux énergies fossiles, les solutions d’efficacité énergétique et de décarbonation de la production de chaleur et de froid nous protègent de nombreuses vulnérabilités. Elles créent aussi des opportunités économiques pour les territoires, pour les entreprises, pour les jeunes et les personnes en reconversion.

Un grand merci à tous les intervenants pour cette journée riche en échanges, à nos partenaires : l’AFPG, le CIBE et le SER, et à tous les participants, nombreux cette année !

A l’année prochaine pour une nouvelle édition 👋

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