Il y a 27 ans, jeune ingénieur du Génie rural, des Eaux et des Forêts et très fier de l’être, je découvrais que je toucherais un salaire complémentaire proportionnel à … des linéaires de haies arrachées et de rus recalibrés, sous forme trapézoïdale. Plutôt honteux donc. Cela s’appelait en jargon administratif « les travaux connexes aux remembrements ».
Il est heureux, même si cela aura été trop long, qu’on redécouvre aujourd’hui les apports multifonctionnels de la haie, pour l’agriculture elle-même, la biodiversité, l’eau, le paysage…
Encore faut-il que ces 50.000 kilomètres de nouvelles haies annoncées par Marc Fesneau aient un sens économique pour les agriculteurs, sans quoi on courra à l’échec. Ce sens viendra d’abord et avant tout des vertus agroécologiques de la haie. Pour autant, comme bien identifié par le Pacte, le carbone a également un rôle à jouer. Par la génération de crédits carbone, puisque la haie va permettre d’en stocker. Par le bois énergie ensuite, qui permettra de rémunérer en partie l’entretien de la haie, source de ce qu’on appelle les plaquettes bocagères, c’est-à-dire le produit du broyages des branches d’élagage des arbres champêtres.
A la FEDENE, en tant qu’acteurs du bois énergie pour les réseaux urbains de chaleur ou la décarbonation de l’industrie, nous sommes déjà engagés dans cette dynamique. Plusieurs de nos entreprises ont adhéré au Label Haie (labelhaie.fr) pour intégrer dans les approvisionnements de leurs chaufferies du bois bocager, en complément du bois issu de l’entretien des forêts.
Nous accompagnerons donc la démarche du Plan haies avec enthousiasme, et qui sait, peut-être même un peu de fierté.
par Pierre de Montlivault, président de la FEDENE
Marc Fesneau Louis DE REDON Agnès Pannier-Runacher Antonin Milza
FEDENE Bioénergies Dominique KIEFFER Jérome Delannoy